Brochure AFCOT 2022

38 AFCOT 2022 même si un taux de remplissage élevé des cuves de stockage et un début d’automne plus chaud que prévu semblent avoir quelque peu éloigné ce spectre. Tout ceci n’augure évidemment rien de bon pour le dynamisme économique des pays développés, mais aussi pour l’ensemble de la planète. Outrel’énergie,lahaussedesmatièrespremièresdansleurensemble demeure aussi une source de préoccupation pour son impact sur la croissance mondiale. Ainsi, les cours des métaux ont connu des hausses fulgurantes jusqu’à la mi-année, même si une nette correction s’est opérée depuis pour certains, cuivre et aluminium pour ne citer qu’eux. Les matières premières agricoles sont aussi concernées, ce qui pourrait s’avérer encore plus dramatique, en raison des besoins vitaux qu’elles comblent: la tonne de blé tendre évolue autour de 350 EUR sur le MATIF (le double de sa moyenne des 20 dernières années) alors que les prix du soja et du maïs affichent eux aussi des progressions non-négligeables. Face à ces hausses, les consommateurs rationnalisent déjà leurs dépenses, en privilégiant l’essentiel, ce qui signifie une perte d’activité probable pour de nombreux secteurs jugés moins prioritaires. Enfin, l’Asie demeure elle aussi une source de préoccupation pour les marchés, avec tout d’abord les conséquences de la crise sanitaire encore bien présentes au sein de l’Empire du Milieu. Le pays poursuit ainsi une politique drastique de Zéro Covid, et continue ainsi de confiner quartiers et villes au gré des reprises de l’épidémie sur le territoire, avec encore tout récemment une partie de la tristement célèbre ville de Wuhan. Dans certaines régions industrielles, lamise sous cloche d’usines entières ces derniers mois a logiquement entrainé d’importants retards de production, tandis que les ports chinois – rouages essentiels de la mondialisation – demeurent congestionnés, et ne parviennent vraisemblablement pas à rattraper le temps perdu durant ces deux dernières années. La récente réélection de Xi Jinping pour un troisième mandat, qui en fait sans aucun doute le Président le plus puissant depuis feu Mao Zedong, n’est pas non plus jugée positivement par les marchés. Enfin, dans la rivalité croissante avec les Etats-Unis, on peut tout particulièrement mentionner les tensions plus vives que jamais autour de la situation de Taiwan, qui voit sa zone d’identification de défense aérienne de plus en plus “visitée” par l’aviation de l’Armée Populaire de Libération et les menaces d’invasion aller crescendo. Ceci pousse les Etats-Unis à réitérer leur soutien à l’ancienne Formose, accentuant d’autant plus le risque d’escalade dans une nouvelle region du monde, qui plus est au centre des flux de logistiques mondiaux. L’une des conséquences, parmi tant d’autres, des faits mentionnés plus haut est un retour - que l’on peut qualifier de fulgurant – de l’inflation, dans des proportions que les moins de 20 ans (voir un peu plus) n’ont jamais connu. En effet, la hausse des prix (mesurée au travers des Consummer Price Indexes) dépasse désormais les 10% en rythme annuel des deux côtés de l’Atlantique. Certes, en France, ce chiffre est plus mesuré en raison notamment de l’action de l’Etat via EDF pour limiter la hausse des factures d’énergie des ménages de l’Hexagone. Mais la tendance de fond est bien la, et plus personne (ou très peu) ne se risque désormais à évoquer son caractère transitoire, en raison des incertitudes qui pèse sur les facteurs générant traditionnellement la hausse des prix. Ceci amène donc à évoquer les actions des banques centrales, dont le rôle a subitement changé ces derniers mois. Si cette dernière décennie a été celle de la création monétaire à outrance et de l’argent gratuit, la nouvelle réalité a brusquement fait revenir la Réserve Fédérale (FED), la Banque Centrale Européenne (BCE) et leurs principale homologues à leur mission première, à savoir s’assurer que l’inflation demeure sous contrôle. Apart from energy, generally rising commodity prices also remain a source of concern due to their impact on global growth. Metals prices therefore rose dramatically during the first 6 months of the year, although certain metals have since seen a significant correction, copper and aluminium to name just two. Agricultural commodities are also affected, which could turn out to be even more dramatic due to the vital needs they fulfil: soft wheat is rising to around EUR 350 on MATIF (double its 20-year average) while soybean and maize prices are also seeing not insignificant increases. In the face of these rises, consumers are already making savings by prioritising essential items, most likely leading to lower volumes for sectors deemed to be of lower priority. Lastly, Asia also remains a source of concern for the markets, first and foremost due to the consequences of the health crisis which maintains a strong presence in the Middle Kingdom. The country is pursuing a drastic policy of zero Covid and is therefore continuing to lock down districts and cities as the epidemic resurfaces in the country, including most recently a sector of the unfortunately famous city of Wuhan. In certain industrial regions, the isolation of certain entire factories has logically led to significant production delays, while the Chinese ports – the key cogs in globalisation – remain congested and will most likely be unable to make up the ground lost over the past 2 years. Nor have the markets reacted positively to the recent re-election of Xi Jinping for a third term, undoubtedly making him the most powerful President since Mao Zedong. Lastly, with regard to the growing rivalry with the US, most noteworthy are the tensions surrounding Taiwan, now at unforeseen levels, which is seeing its air defence identification zone being increasingly «visited» by aircraft of the People’s Liberation Army accompanied by the rising crescendo of the threats of invasion. This is forcing the US to reiterate its support for the former Formosa, further exacerbating the risk of escalation in another region of the world which, moreover, is at the very hub of global logistics flows. One of the many consequences of the aforementioned activities is the return of inflation which may justly be classified as soaring, reaching levels the 20-somethings will never have seen. Annual price rises as measured by consumer price indexes is now exceeding 10% on both sides of the pond. The figure in France is a little more measured, notably due to government action via EDF to limit household energy bills. But the fundamental trend is unmistakable, with no-one (or virtually no- one) nowventuring to suggest it is a temporary phenomenon, due to the uncertainty surrounding the factors that have traditionally led to higher prices. This therefore leads us to ask what action the central banks will be taking, whose role has suddenly changed in recent months. Although

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