Brochure AFCOT 2022

34 AFCOT 2022 l’offre, les estimations des récoltes de 2020/21 aux États-Unis ont progressivement chuté en raison d’un ensemble d’éléments défavorables liés aux conditions météorologiques. La conjonction de ces facteurs a mené les États-Unis à voir leur stock initial de 7,25 millions de balles pour 2020/21 réduit à un stock bien plus sain de 3,15 millions à la fin de la campagne. Cette rectification conséquente allait permettre à la situation statistique américaine au cours des saisons suivantes de rester favorable aux contrats à terme de New York et donc au marché international au sens large. Bien entendu, seul le coton américain peut être fourni dans le cadre du contrat à terme de NewYork. Les influences positives se sont poursuivies en parallèle de la reprise des chaînes d’approvisionnement. En plus de l’impact de la politique monétaire sur les marchés financiers, les paiements de relance ont profité aux consommateurs de textile. Les ventes en ligne ont explosé et la demande latente dans le secteur de la vente au détail a été débloquée lorsque les mesures liées au confinement se sont assouplies. Face au réapprovisionnement des chaînes logistiques, la demande en fil de coton s’est intensifiée et, malgré la hausse des coûts de remplacement du coton brut, les filateurs du monde entier n’ont pas eu beaucoup de mal à vendre leur fil et à générer d’excellentes marges bénéficiaires. Beaucoup réinvestissaient leurs bénéfices dans de nouvelles capacités de filature. Crise du transportmaritime et achat sur demande La crise inattendue du transport maritime a renforcé l’impression que le marché avait subi une transformation majeure. Au début de la Covid, la demande semblait paralysée. Face au tarissement des commandes en aval, les filateurs ont demandé à leurs fournisseurs de reporter les livraisons de coton brut et les nouveaux achats se faisaient uniquement au jour le jour, compte tenu de l’énorme incertitude qui entourait le comportement futur des marchés textiles. Néanmoins, à la seconde moitié de 2021, la principale préoccupation des filateurs concernait désormais l’attente anxiogène des expéditions retardées par des difficultés logistiques imprévues. La situation délicate des usines dans le sous-continent était particulièrement grave. L’Inde, le Pakistan et le Bangladesh étaient bien placés pour bénéficier du regain de vigueur de la demande internationale en textiles et en vêtements, mais figuraient également parmi les destinations pour lesquelles le coût et la disponibilité du fret maritime étaient les plus problématiques. Alorsqu’ils s’efforçaient d’assurerlacontinuitéde l’approvisionnement en coton sur le court terme, de nombreux filateurs pensaient aussi à répondre à leurs besoins futurs. L’achat sur demande est alors redevenu à la mode, la priorité étant d’assurer l’approvisionnement en laissant le prix au second plan. Début novembre 2021, les ventes sur demande indéterminées dans les contrats à terme de New York avaient atteint l’équivalent de plus de 16,3 millions de balles, seulement légèrement moins que le record atteint en mai 2018. L’ampleur de cet engagement était donc devenue elle-même un élément important de soutien au marché à terme – un exemple de la loi des conséquences inattendues. En parallèle, la liquidité au niveau des ventes sur le marché à terme faisait défaut. La volonté des investisseurs de s’engager sur une position longue du marché des matières premières comme le coton deNewYork a été renforcée par des forces inflationnistes croissantes. Ces pressions se sont intensifiées avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie fin février 2022. Les contrats à terme sur le coton de l’ICE ont connu une volatilité accrue sur les mois suivants mais ont suivi une tendance à la hausse jusqu’à début mai, se hissant à des niveaux qui n’avaient pas été atteints depuis le marché haussier de 2010/11. En much healthier 3.15 million by the end of the campaign. That sharp correction would ensure that the US statistical position in subsequent seasons remained supportive of New York futures and thus of the wider international market. Only US cotton can of course be delivered against the New York futures contract. The positive influences continued as supply chains recovered. In addition to the impact of monetary policy on financial markets, stimulus payments reached the textile consumer. On-line sales boomed and pent-up retail demand was unleashed as lockdown measures were relaxed. As supply chains were replenished, demand for cotton yarn was buoyant and, despite rising raw cotton replacement costs, spinners around the world found little difficulty in selling yarn and generating excellent profit margins. Many were reinvesting their profits in new spinning capacity. Shipping crisis and on-call buying The unforeseen shipping crisis accentuated the perception that the market had undergone a major transformation. In the early stages of Covid, it had seemed that demand was paralysed. As downstream orders dried up, spinners pleaded with their suppliers to delay raw cotton shipments and new buying was undertaken strictly on a hand- to-mouth basis, given the huge uncertainty that surrounded the future behaviour of textile markets. By the second half of 2021, however, the spinner’s main preoccupation had become the anxious wait for shipments delayed by unforeseen logistical difficulties. The predicament of mills in the subcontinent was particularly acute. India, Pakistan and Bangladesh were well-placed to benefit from the renewed vigour of international demand for textiles and garments but also figured amongst the destinations for which the cost and availability of maritime freight was the most problematical. As they struggled to secure continuity of cotton supply in the short term, many spinners also gave thought to securing their forward needs. On-call buying thus came back into fashion, the priority being to secure supply, with price a secondary consideration. By early November 2021, unfixed on-call sales in New York futures had risen to the equivalent of more than 16.3 million bales, only slightly below the all-time record attained in May 2018. The sheer magnitude of that commitment had thus itself become a significant element of support for the futures market – an example of the law of unintended consequences. Sell-side liquidity in the futures market was meanwhile lacking. The readiness of investors to commit themselves to the long side of commodity markets such as New York cotton was strengthened by rising inflationary forces. Those pressures were intensified by Russia’s invasion of Ukraine in late February 2022. ICE cotton futures witnessed Unfixed on-call sales (contracts) 170,000 150,000 130,000 110,000 90,000 50,000 2019 2020 2021 2022

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