Brochure AFCOT 2020
AFCOT 2020 65 par des apports d’engrais en dessous des doses recommandées et sans restitution de matière organique. L’indisponibilité de la main-d’œuvre est quant à elle accentuée par un exode massif des jeunes vers les métropoles économiques, tandis que la productivité du travail est influencée en partie par le faible niveau de mécanisation des opérations culturales. La compétition pour l’espace est essentiellement liée au caractère extensif de l’élevage, conduite en vaine pâture, entravant par conséquent la pratique d’une agriculture durable et intelligente face au climat (SCV). Par ailleurs, la pression démographique galopante accélère la diminution et la paupérisation des parcours à bétails, avec comme conséquence la perte de compétitivité de ces espaces de production. En l’absence d’une politique d’intensification durable de l’élevage, les exploitants traditionnels courent le risque de perdre leurs activités de vie et de se transformer en acteurs de l’insécurité (coupeurs de route, preneurs d’otages, terroristes, etc.), dès lors qu’ils n’auront aucune participation à l’économie des terroirs et donc sans espoir. Ces contraintes sont renforcées par une insécurité qui se manifeste par le terrorisme transfrontalier (Boko Haram), les prises d’otages avec demande de rançon, les assassinats ciblés de gros producteurs et les vols de bétails obligeant des centaines de milliers d’habitants à abandonner leurs maisons, leurs terres et moyens de subsistance pour s’installer dans des zones plus sécurisées. Dans ce contexte, la durabilité de la filière cotonnière à moyen terme passe par une amélioration de sa compétitivité et la levée des facteurs qui en limitent la progression. Le renforcement des capacités de production des exploitations familiales agricoles pourrait ainsi constituer un des leviers de pérennisation des acquis et d’amélioration de l’attractivité de la culture. Le diagnostic de la filière coton réalisé en 2017 dans le cadre du plan de redressement quinquennal de la Sodécoton distingue quatre catégories de producteurs sur la base des superficies cotonnières moyennes et de la production de coton graine. Pour atteindre l’objectif de production de 400.000 tonnes de coton graine en 2020, les orientations stratégiques de la filière prévoient à terme une augmentation de l’effectif des gros producteurs. Sont appelés ainsi, les exploitants qui cultivent une superficie en coton supérieure ou égale à 5 ha et qui parviennent à livrer au moins 7,5 tonnes de coton graine à la commercialisation. Ce qui leur permet de bénéficier de facilités d’évacuation individuelle de leurs récoltes, et surtout d’un payement rapide après réception du coton graine à l’usine. Depuis 2008, la Sodécoton leur a apporté un soutien spécifique, notamment la livraison en une seule fois de l’ensemble des intrants agricoles, pendant que ceux des petits producteurs sont fractionnés en fonction de l’évolution du cycle de culture. Ils bénéficient par ailleurs d’un accompagnement technique et d’un suivi plus rapproché. Depuis 2014, la CNPC-C avec l’appui de l’État, met progressivement à leur disposition et à crédit, des tracteurs équipés pouvant leur faciliter les travaux agricoles et d’augmenter leurs surfaces. Leur effectif est passé de 1 247 en 2010/2011 à 9 000 en 2018/2019. La production livrée en 2017/2018 par 7 800 gros producteurs recensés était de 76 000 tonnes de coton graine (9,74 tonnes par producteur). Au vu de l’augmentation de leur nombre, une production annuelle de 100.000 tonnes est attendue à l’horizon 2020, soit le quart de la production totale envisagée (Sodécoton, 2016). L’hypothèse d’un accroissement du rendement de cette catégorie d’exploitants agricoles à plus de 1 500 kg/ha conséquemment à une plus grande intensification des systèmes de production est également retenue. Trois axes d’intervention Huge demographic pressure is also accelerating the reduction and impoverishment of rangelands for livestock, undermining these production spaces’ competitiveness. Without a sustainable intensification policy for livestock farming, traditional farmers run the risk of losing their livelihoods and falling into criminality (road blockers, hostage takers, terrorists, etc.) when they make no contribution to the local economy and so lose hope. These constraints are increased by insecurity that results in cross- border terrorism (Boko Haram), hostage taking with ransom demands, the targeted assassinations of large producers and the theft of livestock, forcing hundreds of thousands of people to abandon their home, land and livelihood to move to safer areas. In this context, the cotton industry’s medium-term future is dependent on improved competitiveness and the removal of factors limiting its progression. Increasing the production capacities of family agricultural holdings could offer one way of sustaining the gains made and improving cotton production’s appeal. The 2017 review of the cotton industry undertaken as part of the Sodécoton five-year recovery plan identifies four categories of producers on the basis of the average cotton-growing area and production of cottonseed. To achieve the production target of 400,000 tonnes of cottonseed in 2020, the industry’s strategic directions target an ultimate increase in the number of large producers. They are said to be farmers who work 5 ha or more of cotton and are able to bring at least 7.5 tonnes of cottonseed to the market. That enables them to benefit from individual disposal facilities for their harvests, and importantly prompt payment after the factory receives the cottonseed. Since 2008, Sodécoton has offered them specific support, particularly the single delivery of all agricultural inputs, whilst those of small producers are divided in line with the changing production cycle. They also receive technical support and closer monitoring. Since 2014, the CNPC-C, backed by the State, has progressively provided them, and on credit, with well- equipped tractors that can facilitate their farm work and increase their growing areas. They rose in number from 1,247 in 2010/2011 to 9,000 in 2018/2019. In 2017/2018, 7,800 large producers generated 76,000 tonnes of cottonseed (9.74 tonnes per producer). Given those increases, annual production of 100,000 tonnes is expected by 2020, i.e. a quarter of all forecast production (Sodécoton, 2016). The possibility of increasing
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