Brochure AFCOT 2020

56 AFCOT 2020 La filiere cotonniere au Cameroun : enjeux socio-économiques et perspectives de mécanisation agricole Cameroon’s cotton industry: past socioeconomic challenges and future agricultural mechanization MOHAMADOU BAYERO Directeur Général de la Société de développement du coton du Cameroun (Sodécoton) CEO of Société de Développement du Coton du Cameroun (Sodécoton) Le coton, pilier économique des régions septentrionales du Cameroun La culture du coton a été introduite au Nord-Cameroun au début des années 50. De nos jours, elle fait vivre directement près de 200 000 familles d’agriculteurs représentant plus de deux millions de personnes dans les régions septentrionales du Cameroun (Adamaoua, Nord et Extrême-Nord) dont la population totale est estimée à environ 8 millions d’habitants. Dans ce bassin de production, la culture est pratiquée dans près de 90% des exploitations agricoles et contribue à la monétarisation du milieu rural en assurant près de 60% des revenus nets agricoles. Sur le plan national, le coton compte pour 6% des exportations hors pétrole et 14,1% du PIB de la branche agriculture industrielle et d’exportation. Depuis la nationalisation de l’Entreprise survenue en 1974, la production de coton graine est passée de 40 000 tonnes à plus de 300 000 tonnes durant la campagne agricole 2004/2005. La période 2005-2011 a ensuite été marquée par un effondrement brutal de la production, avec une collecte totale de 109 000 tonnes en 2009/2010. Cette régression est liée à la grave crise qui a affecté l’ensemble des filières cotonnières d’Afrique de la zone Franc, suite notamment à la baisse du cours mondial du coton et à la surévaluation du Franc CFA par rapport au Dollar. Le regain de vitalité amorcé dès la campagne agricole 2010/2011 s’est traduit par une production de 295 143 tonnes en 2014/2015 et une collecte record de 328 448 tonnes de coton graine en 2019/2020. La culture du coton au Nord-Cameroun est pluviale et concerne habituellement plus de 200 000 hectares en exploitations agricoles familiales (EAF) dont la surface moyenne cultivée en coton est d’environ 1,2 hectare. Le rendement moyen à la récolte s’est stabilisé depuis 2014 à plus de 1,3 tonne de coton graine à l’hectare. La rentabilité de la culture exprimée par la marge brute Cotton, the economic mainstay of Cameroon’s northern regions Cotton production was introduced to North Cameroon in the early 1950s. It now provides a direct livelihood to some 200,000 farming families, representing over two million people in Cameroon’s northern regions (Adamawa, North and Far North) amongst an estimated population of eight million. In this production zone, cotton is grown in nearly 90% of agricultural holdings and contributes to the monetization of rural areas by generating nearly 60% of net agricultural income. Nationwide, cotton accounts for 6% of non-oil exports and 14.1% of GDP in the agriculture and export sector. After it was nationalized in 1974, cottonseed production increased from 40,000 to over 300,000 tonnes during the 2004/2005 crop year. The 2005–2011 period was then marked by a sudden collapse in production, with a total output of 109,000 tonnes in 2009/2010. The decline is linked to the serious crisis that affected all cotton industries in Africa’s franc zone, particularly following the fall in global cotton prices and overvaluation of the CFA against the dollar. The upturn beginning in the 2010/2011 crop year resulted in the production of 295,143 tonnes in 2014/2015 and a record output of 328,448 tonnes of cottonseed in 2019/2020. Cotton production in North Cameroon is rainfed and typically involves over 200,000 hectares in family agricultural holdings with an average cotton growing area of approximately 1.2 hectares. The average harvest yield has stabilized since 2014 at over 1.3 tonnes of cottonseed per hectare. Profitability expressed as gross margin after input costs is 179,000 CFA francs per hectare on average, varying with the seasons and production regions from 70,000 to 250,000 CFA francs. The positive change in field productivity was made possible by improved agricultural practices, better controlled production costs and increased cottonseed purchase prices.

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